Dès le début de mon installation en pédiatre libérale près de Rouen fin 1990, j’ai entendu parler de l’AFPA humanitaire (devenue Pédiatres du Monde) par des collègues de toutes régions, déjà engagés dans cette association. J’ai rapidement eu envie de les rejoindre plus particulièrement sur des missions au Maroc.
Pourquoi le Maroc ? Mes parents y avaient vécu plusieurs années et j’y étais née. J’avais eu la chance de pouvoir y vivre et y travailler comme pédiatre à mon tour pendant 18 mois en accompagnant mon mari, également pédiatre qui y faisait sa coopération à Marrakech : un très beau pays avec des paysages divers et magnifiques, un sens de l’accueil exceptionnel, une très bonne cuisine …
J’avais à l’époque été frappée par les difficultés d’accès aux soins d’enfants et plus particulièrement de ceux vivant dans des douars éloignés de l’Atlas et du Sud marocain. Il m’a donc semblé normal d’essayer d’apporter une toute petite contribution à l’amélioration des soins de ces enfants. J’ai donc rejoint Pédiatres du Monde puis réalisé, lorsque mes enfants ont été suffisamment grands, ma première mission au Maroc à Skoura, il y a 13 ans. Et depuis, je continue de faire une mission annuelle à Skoura.
Nos missions ont bien sûr évolué : initialement nous faisions beaucoup de soins primaires dans des douars très isolés avec accueil merveilleux des villageois. Aujourd’hui, nous nous sommes axés essentiellement sur la formation. Nous avons à Skoura plusieurs types de missions, certaines missions plutôt médicales avec des partages d’expériences avec les jeunes médecins généralistes et les soignants locaux, d’autres d’éducation pour la santé où nous travaillons avec les enseignants pour les aider à mettre en place des programmes d ‘EPS et des missions auprès d’enfants en situation de Handicap en centres ou en écoles inclusives…
Les missions sont toutes différentes, riches en partage tant avec les familles et enfants que nous rencontrons qu’avec nos partenaires locaux et bien avec les équipes multidisciplinaires de Pédiatres du Monde. Tout demande une ouverture, une grande humilité, une belle remise en question…Des médecins, infirmiers ou instituteurs que nous avons rencontré sont aujourd’hui devenus des amis.
Tout n’est pas toujours simple mais si je voulais résumer, je dirais simplement : on donne un peu et on reçoit beaucoup !